coques à fées

coques à fées

Cahier 20, Emily Dickinson

Pour être hanté - nul besoin de Chambre-
Nul besoin de Maison-
Le cerveau - a des Couloirs pires
Qu'un lieu matériel-

Bien plus sûre la Nocturne - rencontre
D'un Fantôme Extérieur -
Que l'Affrontement- de l'Intime -
Cet Hôte - plus froid.

Bien plus sûr, de galoper - dans un Cloître-
Les Pierres à ses trousses -
Que sans la Lune - tomber sur Soi -
Dans un endroit désert-

Soi - derrière Soi- Dissimulé-
...





mercredi 7 novembre 2012

Espace restreint



Espace restreint

Glisser dans l’eau,
d’ailleurs.

Les yeux cernés.

Quelquefois l’athmosphère apporte un regain de turbulences…
Dire deux choses dangeureuses sur vous.

Gagner l’intérieur gris ardoise,
prétendre le contraire résonnant.

Autant de lumières électriques par dessus quelques instants…
Les doubles portes,
Pour déposer la nuit de secours.
D’ailleurs.

dimanche 12 juillet 2009

Une posture de la sorte,
à trop écouter derrière les portes,
A demi-mots,
à genoux abimés,
le bruit froid des pierres qui s’endorment.

Puis, le vide, qui résonne et se froisse sous ton pied.

Une inclinaison passagère,
à trop vouvoyer les âmes.
Sur le plafond à l’envers,
je cligne d’une paupière,
frotte ce corps, ouverture si singulière.

Appât abstrait , je fonds, et sans cesse renais.
De lointains édifices
en étendues plus secrètes
ton paysage s’allonge sous la pause défendue.
Par le petit orifice,
je fais la discrète,
langue replète et bien pendue.

samedi 11 juillet 2009

Il était né un jour de pluie , mort un jour de grève. C’était écrit à l’encre bleue,sur la blouse salie du médecin de réanimation pédiatrique ; je m’en souviens comme si c’était hier. Il n’a vécu que trois jours (d’ailleurs je me demande si le deuxième jour il a fait réellement chaud ) et pourtant je ne l’oublierais jamais.
De quelles profondeurs abyssales était il vraiment arrivé ?Je l’ai à peine effleuré de peur de le percer, de laisser s’échapper le peu de liqueur de vie qui lui restait.
Il aurait pu tenir dans une boite de Quality Street tellement il était petit.Sa paleur, la transparence de sa peau évoquait déjà une fin douloureuse. Mais ce qui était le plus sidérant, c’était l’abscence de ses quatre membres remplacés par une multitude de tubulures dérivant à l’infini jusqu’à une poche énorme de perfusion.Sa vision me ramenait forcément à celle d’un calamar échoué… Depuis j’ai toujours fuit les musées océanographiques sur la côte et le rayon poissonerie du magasin d’à côté.Il était mon unique enfant et l’idée de croiser une sorte de double me donne encore la nausée.

lundi 1 juin 2009

Espace restreint


Glisser dans l’eau,
d’ailleurs.

Les yeux cernés.

Quelquefois l’athmosphère apporte un regain de turbulences…
Dire deux choses dangeureuses sur vous.

Gagner l’intérieur gris ardoise,
prétendre le contraire résonnant.

Autant de lumières électriques par dessus quelques instants…
Les doubles portes,
Pour déposer la nuit de secours.
D’ailleurs
.

jeudi 19 mars 2009

Crépuscule des Pieuvres





Sous ce porche sombre et sale,
J’écoute qui nous sommes.

Crépuscule des Pieuvres-
Nos mains téléscopiques dessinent un chemin incertain
et nos langues infinies se délient, consumment leur dernier butin.

Le bruit salin de nos mots résonnent.


Nous coulons à pic.


La pénombre efface nos derniers reflets.


La mécanique de tes fluides m’absorbe ,
je domestique nos clapotis, tu glisses, obscurément.

Au plus fort de nos marées, tu te donnes enfin !


Nous désertons vite ces fonds parisiens…
Nos épidermes à vif-Nos silhouettes humides, dans le froid du matin.

mercredi 4 mars 2009

Hôtel ( numéro un )



Effleurer les contours,
d’un air soutenu et inspiré.
Ce petit manège en pinçant les lèvres,
parfois un regard songeur…
Ce coup d’œil soudain inquiet,
à mi-distance,
à l’abri-

Quand retournerons nous là-bas ?

Un silence electrique, incolore

Me reviennent,
une impression de lenteur,
l’éloignement des chambres, dans cet hôtel trop intérieur,
l’agacement des étreintes, dans ce lit, à peine entrouvert.


S’absenter ?
Les mots orphelins
Les rêves impairs

Dès la première heure,
le plus léger de mes désirs, flotte, au sous-sol des Minuscules.

Disparue

Dans le dédale de nos nuits numérotées,
je reviens,
escortée par les secondes filantes d’un mal entendu,
je t’attends.

Tout le monde dort encore.

A l’entrée de la pièce,
tu souffles sur tes pas,
ouvres la fenêtre.
Et d’un geste griffoné, aérien,
tu dénoues, enfin, le contraire de nos corps… Petits coléoptères diffus, aux ailes perdues des presque- riens…

vendredi 7 novembre 2008

Douce et mystérieuse nuit

Les campanules, le pot de café refroidi, la machine à écrire, et tout ce qui était dans la pièce baissait les yeux en silence.
extrait de "Les paupières" de Yoko Ogawa