coques à fées

coques à fées

Cahier 20, Emily Dickinson

Pour être hanté - nul besoin de Chambre-
Nul besoin de Maison-
Le cerveau - a des Couloirs pires
Qu'un lieu matériel-

Bien plus sûre la Nocturne - rencontre
D'un Fantôme Extérieur -
Que l'Affrontement- de l'Intime -
Cet Hôte - plus froid.

Bien plus sûr, de galoper - dans un Cloître-
Les Pierres à ses trousses -
Que sans la Lune - tomber sur Soi -
Dans un endroit désert-

Soi - derrière Soi- Dissimulé-
...





jeudi 19 mars 2009

Crépuscule des Pieuvres





Sous ce porche sombre et sale,
J’écoute qui nous sommes.

Crépuscule des Pieuvres-
Nos mains téléscopiques dessinent un chemin incertain
et nos langues infinies se délient, consumment leur dernier butin.

Le bruit salin de nos mots résonnent.


Nous coulons à pic.


La pénombre efface nos derniers reflets.


La mécanique de tes fluides m’absorbe ,
je domestique nos clapotis, tu glisses, obscurément.

Au plus fort de nos marées, tu te donnes enfin !


Nous désertons vite ces fonds parisiens…
Nos épidermes à vif-Nos silhouettes humides, dans le froid du matin.

mercredi 4 mars 2009

Hôtel ( numéro un )



Effleurer les contours,
d’un air soutenu et inspiré.
Ce petit manège en pinçant les lèvres,
parfois un regard songeur…
Ce coup d’œil soudain inquiet,
à mi-distance,
à l’abri-

Quand retournerons nous là-bas ?

Un silence electrique, incolore

Me reviennent,
une impression de lenteur,
l’éloignement des chambres, dans cet hôtel trop intérieur,
l’agacement des étreintes, dans ce lit, à peine entrouvert.


S’absenter ?
Les mots orphelins
Les rêves impairs

Dès la première heure,
le plus léger de mes désirs, flotte, au sous-sol des Minuscules.

Disparue

Dans le dédale de nos nuits numérotées,
je reviens,
escortée par les secondes filantes d’un mal entendu,
je t’attends.

Tout le monde dort encore.

A l’entrée de la pièce,
tu souffles sur tes pas,
ouvres la fenêtre.
Et d’un geste griffoné, aérien,
tu dénoues, enfin, le contraire de nos corps… Petits coléoptères diffus, aux ailes perdues des presque- riens…